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Livre V (français)

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\1507/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V./

AU SURPLUS vous m’escrivez qu’à la verité vous ne voyez que j’aye
matiere de vous requerre, ni semondre de m’assister pour tort que l’on
me face ou faire vueille : auquel cas vous me voudriez conforter et ayder
à vos pouvoirs ; Messieurs de l’offre que vous me faites vous remercie
A lay la fiance que ainsi le feriez et de ma part voudrois faire le cas
pareil vers chacun de vous. Q
QUANT au service foy et loyauté que je dois au Roy et à Mon-
sieur à cause de L’ORDRE, je les accompliray de mon pouvoir et sa-
tisferay à mon honneur et à celuy de l’ordre et pour ce ne me suis voulu
faire neutre : mais suis prest de servir de mon corps moyennant traitement
raisonnable et espere que le Roy ne me voudra semondre à faire ce
à quoy ne suis par raison obligé et quand par mauvaise information
le feroit en toute humilité servis mon escuse si raisonnable qu’il aura
cause d’avoir contentement de moy.
JE vous prie Messieurs pour l’acquit de vos honneurs et conscien-
ces et du serment qu’avez à L’ORDRE et l’amitie et FRATERNITÉ,
qu’à cause d’icelluy vous me devez, vous me vueilliez de si bonne sorte
qu’ils ayent cause de se contenter de moy et me tenir pour serviteur ce
que feray ma vie et vous m’obligerez de tant plus à vous faire service
Messieur je prie à tant nostre Seigneur vous avoir en sa saincte
garde escrit à Werdt le 23. d’Aoust 1507. signé : le tout vostre con-
frere et ami Jacques de Hornes. Et superscrit : A Messieurs mes
confreres et amis les chevaliers de l’ordre de la Toison d’or.
CETE seconde lettre du Comte de Hornes arriva à Malines le 28. jour du
mois d’Aoust et auparavant qu’on luy respondist il envoya cette troisiesme aux
mesmes Chevaliers de l’Ordre parce que entretant survint un accident qui luy
donna occasion d’escrire encore plus aigrement en cette sorte.
MESSIEURS je me recommande à vous, et vous aduertis qu’hier m’escrivait
mon Cousin le Comte de Buren un lettre laquelle je vous envoye et aussi en françois
la response que je luy fis en Allemand. Aujourdhuy bien matin sont passer des
Gueldrois par ma terre et avoint pris en je ne scay quelles censes ou villages
environ deux cens moutons. des gens de Monsieur d’Aimeries estoint aussi
dehors pour trouver quelque adventure : ils ont esté advertis par les païsans
et ont suyvis les Gueldrois desquels aucuns se bouterent dedans de grands ma-
rets là où l’on prend les Tourbes et furent la pris plus de trente. Il y avoit

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  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00