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Livre V (français)
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\CHARLES V./ HISTOIRE DE L’ORDRE \1507/
bien cinquante charriots à mes subjets qui estoint commandez pour amener
sur ma maison des Tourbes comme ils sont tenus de faire : les dessudits. Gens d’ar-
mes de Monsieur d’Aimeries leur ont pris leurs chevaux et en passant par
les censes aussi à ceux qu’ils rencontroint ont pris leur aregnt, leurs dagues
et ce qu’ils trouvoint sur eux jusques à tirer à un messager jus sa boiiecte qui
est à mon beau frere Monsieur d’Arenberghes. Quand j’en ay esté aduerti
j’ay envoyé un Gentilhomme et un messager vers eux pour scavoir à quelle
cause ils pilloint mes subjets et ma tere et qu’ils leur voulussent rendre
le leur. Quand lesdits Gens d’armes ont veu venir mon messager et ledit Gen-
tilhomme ils ont laissé trois des leurs, lesquels se font arrester sur ceux,
que j’envoyois vers eux et les ont par trois fois menassé s’ils ne retour-
noint, de leur couper la gorge et les ont à force fait retourner et un archer
atout une lance à bride abatuë courroit après eux. J’ay encore depuis
envoyé un Messager vers Monsieur d’Aimeries il me le retient, et ay enten-
du que c’est pour ce qu’avant il veut envoyer vers Madame que me faire res-
pondre et puis bien entendre que c’est a celle fin qu’ils puissent retenir ledit
butin, lequel si j’eusse voulu ils n’eussent emmené gueres loing : ils n’estoint
que cent chevaux j’eusse fait clorre les barrieres au son d’une cloche
et n’en fust d’eux pas grandement eschapper : mais je les laissay pour un
mieux principalement que si je faisois faire saillie sur eux l’on eust
dit que c’eust esté pour secourir les Gueldrois. Je ne me suis pas voulu faire
neutre de mon corps pour faire service au Roy et à Monsieur : Je suis tous les jours en
danger des Gueldrois et Francois j’ay servi le feu Roy mon maistre de tout
mon pouvoir de corps et de tous mes biens l’on me doit encore ma pension
il me fallut vendre ma vasselle pour retourner l’on me retient mon ar-
gent de quoy j’ay baillé ma quittance ; d’autre part le payement des pie-
tons et gens de cheval que l’on m’a fait et ordonné tenir en mes places :
à tout j’ay eu patience esperant que Madame et vous, Messieurs, y
metriez remede. En lieu d’y pourvoir (pour ce que ne em veux pas
destruire mais garder mes subjets et ma terre l’on me veut contrain
dre par force à ce que par ci devant j’ay fait de bonne vueilles sans y
estre tenu, et pour recompense l’on me vient piller mes subjets comme
si j’estois ennemi. Messieurs ce sont choses de dure digestion et servit on
en traitant de telle maniere, d’un bon Chrestien un Turc. Je n’ay pas
\deservi/
Historique de la transcription
- Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
- Modifié le 30/11/1999 00:00:00