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Livre V (français)
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\1507/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V./
deservi que l’on me doive ainsi traiter et suis prest d’en presenter mon
gage devant tous Roys et Princes et prouver que l’on me fait tort. Si
vous prie Messieurs et semons par l’acquit de vos honneur et consci-
ence du serment qu’avez à L’ORDRE et de l’amitie et FRATERNITÉ
qu’a cause d’iceluy me devez que ne me laissiez fouller ni faire tort ;
mais que me vuelliez assister et favoriser comme la raison le requiert :
et sur c vous requiers d’avoir response. A tant Messieurs, je prie
Dieu qu’il soit garde de Vous. Escrit a Werdt le 25 d’Aoust 1507
Signé. Le tout vostre Confrere et ami Jacques de Hornes. Et su-
perscrit : A Messieurs mes Confreres et amis les Chevaliers de
l’ordre de la Toison d’or.
LA lecture de cete derniere despesche se fit à Malines en presence des
Seigneurs de BERSELE, de FRESNOY, de MELUN, de VILLE et de VEYRE,
\Confreres de l’ordre/
mais je n’ay pu descouvrir dans les actes, quelle resolution fut
prise. Les arbres fruitiers qui advancent leurs grandes branches sur les
chemins Royaux, sont subjets à recevoir des coups : les neutralites de ceux
qui ont des Estats au milieu de deux puissances ennemies, sont ordinaire-
ment de peu de fruit, et semblent au contraire tres dommageables, attendu
que cet expedient n’acquiert point d’amis, et ne suffit pas pour resister aux
ennemis. Je ne scay comme ce Comte de Hornes se trouva enfin de la
\qu’il rentra aux bonnes graces de tous, comme je raconteray en l’an mille cinq cens quatorze, quand il espousa Claude de Savoye et que l’occasion est./
sienne ; mais il ne conste que l’occasion de ses plaintes ne dura pas long
\en l’age que je disais ici/
temps, à cause que HENRY VII. Roy d’Angleterre, despescha TOISON
D’OR Roy d’armes, avec lettre au Seigneur
de CHIEVRES, non seulement remplis de tesmoignages du grand desplaisir
qu’il avoit eu de la mort du Roy PHILIPPE, mais encore du renouvelle-
ment de guerre de la part des Gueldrois, adjoustant qu’à mesme temps, il
pressoit par lettres l’Empereur MAXIMILIAN, afin de passer aux païs
bas en personne, et qu’il vouloit envoyer au Roy de France une ambas-
sade pour tenir en bride Charles de Gueldres, et que cete guerre n’estoit pas
fomentée par luy de bonne grace. Et quant à l’acceptation qu’il fit de la Riche fleur
\de lys de la Maison de Bourgongne qui eut officier luy offrit pour gage : voici les termes dont TOISON D’OR usa en sa Relation /
CE Roy HENRY portoit avec affection les interests du Prince d’Espagne
dont le mariage avec sa fille ainée avoit esté conclu peu auparavant, entre le
Roy Catholique et luy. Sa proposition ne desagret pas à Madame Marguerite
Toutefois toutes choses arriere mises et pour desmontrer à son bon frere l’Em-
pereur et à son beuafils le Prince de Castille Archiduc, l’amour et bonne affec-
tion ledit seigneur Roy leur porte sera content de faire ledit prest auxdits Seigneurs
Empereur et Prince non pas pour l’amour ou valeur du Joyaul qu’il n’estime point
la quarte partie de la somme : mais est bien content de faire pour l’amour & bonne
affection qu’il leur porte et qu’il desire singulierement de leur complaire & se
condescendre à leur requeste en recevant le gage susdit à scavoir la Riche Fleur de
Lys de Bourgongne après toutes les ratifications, & obligations receuës pour l’ac-
compissement des Traités derniers faits à Calais par conditions toutefois, que celuy ou ceux
qui luy delivreront ladite bague ayent pouvoir & commission escpresse et suffisante
une de l’Empereur en son propre et privé nom, & une autre en son nom comme
mambour & aussi an nom de Monseigneur l’Archiduc de pouvoir delivrer audit
Seigneur Roy ledit gage pour ladite somme et aussi avoir audtorité et puissance
de recevoir l’argent, & aussi pouvoir et commision de promettre les noms
desdits Seigneurs Empereur & prince de descharger & racheter
ledit gage au jour que ledit Seigneur Roy et ceux qui le luy delivreront
appointeront ensemble. Item en ce faisant ledit Seigneur Roy
fera pour desmontrer par le bon vouloir qu’il a et porte auxdits
Seigneurs Empereur & Prince incontinent de livrer ladite somme
de cinquante mille escus d’or en sa Cité de Londres à quelques
marchand qu’ils voudront denommer pour leur delivrer par de là par
eschange.
Historique de la transcription
- Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
- Modifié le 30/11/1999 00:00:00