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Livre V (français)

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\CHARLES V./ HISTOIRE DE L’ORDRE \1509/

seur de HENRY VII et cete mesme année il espousa Catherine fille de
FERDINAND le Catholique et veufve de son frere Artus. Ce nouveau Roy
Anglois, fut aussi bien que son pere chevalier de l’ordre, et au commence-
ment de son regne, un des plus Catholiques Princes, que l’Eglise ait jamais
vus, jusques là qu’il la defendit par eserits publics à la naissance des
heresies, et merita le nom de son defenseur ; mais depuis il perdit par ses
voluptes, et mesmes des sacremens, le glorieux tiltre qu’il avoit acquis.

AU contraire le Prince d’Espagne, alloit croissant en toutes vertus, et \1510/
meritant peu à peu tous le honneurs, dont il fut comblé depuis, Laurent
Vital, qui a escrit l’Histoire de son premier Voyage d’Espagne, manuscri-
te en la Bibliotheque de l’Escurial, racontant à Salouänge, qu’en ce mesme
temps, et lors qu’il n’avoit que dix ans, il edifioit toutes a cour, et qu’en cete
année il estonna ses domestiques, parla reprimande qu’il donna à un d’eux
quoy que des plus anciens, qui afin de gagner ses bonnes graces, luy vint faire
un mauvaus rapport d’autruy. Il adjouste au mesme endroit qu’il estoit
ennemi juré des blasphemateurs, ne croyoit point legerement, et qu’il ne se
faschoit point pour peu de chose ; mais que lors qu’il estoit en colére, on
avoit peine de l’appaiser : qualites dignes d’un Prince, que Dieu destinoit à
estre un jour l’estonnement de la chrestienté.

HENRY VIII luy continuä ses assistances au renouvellement qui se \1511/
fit l’annee suyvante par le Gueldrois, de la guerre contre luy, et je tiens
que ce fut alors que MAXIMILIAN son ayeul luy engagea pour cinquante
mille escus, la Riche fleur delis de la Maison de Bourgongne, conser-
née aujourdhuy, parmi les plus pretieux joyaux de la Couronne de nos
Roys, et par moy descrite en mon Traité Latin de la chapelle Royale de
Bourgongne, fort differemment de ce qu’en raconte André Favin en son
Histoire de Navarre, lequel en parle ridiculement et du tout contre la
verité quand il dit que le Bon Duc PHILIPPE la portoit sur son bonnet aux
grandes festes, puis que sa pesanteur est excessive, et sa hauteur si grande
que quiconque l’a veu en cete cour d’Espagne ne scavoit s’empescher de
rire, sur le rerit de ce qu’il en escrit, faisant voir qu’il est aussi impertinent
que mal informé d’un infinité de choses, lesquelles neantmoins il veut
faire passer pour authentiques en tous ses ouvrages, aussi bien que le
motif qu’il a inventé de l’Institution de l’ordre de la TOISON D’OR.

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  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00