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Relation anonyme de la bataille de Montlhéry. 19 juillet 1465 copie (français)

LETTRE SANS SIGNATURE
ADRESSÉE AU DUC PHILIPPE LE BON,
CONTENANT LA RELATION DE LA BATAILLE DE MONTLHERI.
( Mémoires de Granvelle ,1,8.)

Nostre très-redoubté seigneur, tant et si humblement comme faire povons, nous nous recommandons à vostre bonne grace. Et pour ce, nostre très-redoubté seigneur, que sommes certains que désirés scavoir des nouvelles de l'armée, de Testât de nostre très-


Nostre très-redoubté seigneur, tant et si humblement comme faire povons, nous nous recommandons à vostre bonne grace. Et pour ce, nostre très-redoubté seigneur, que sommes certains que désirés scavoir des nouvelles de l'armée, de Testât de nostre très-redoublé seigneur vostre filz, et que sommes tenus de nous en acquilier mesmement ès matères qui touchent ; il est vray que mardi passé, XVIe jour de ce mois, nous fusmes présents du commencement jusques en la fin de la bataille que monseigneur vostre filz a eue contre le roy et sa puissance, qui estoit de XXIIe lances ou environ, le mieulx en point que oncques furent veues en ce roialme, comme l'en dit; laquelle bataille, après ce que mondit seigneur vostre filz fut conseillé daler querre et envahir le roy et sadite puissance au lieu où ilz estoient, qui estoit moult fort et avantagieux pour eux, commencha entre ung et deux heures après midy. En ensievant ledit conseil fut fait ledit envahissement très-fièrement et d'aussi hardi couraige que l'on a veu faire en journée de bataille passé longtemps, comme il semble à ceulx qui le veirent d'ung costé et d'aultre, aiants congnissance de telles matières, et tellement que les Franchois se misrent en fuyte et en desroy bien grand, par lequel desroy ils estoient tous nôtres, se l'une des elles [ailes] de nostre bataille ne seust desmarchié pour cuidier [penser] venir joindre à ceulx de l'autre bout de nostredite bataille, qui estoient les premiers en celle desdits Franchois; car, par ce moien,une grosse compaignie d'iceulx Franchois vint soudainement chargier sur les nostres qui ainsi desmarchoient, en telle faichon qu ilz s'en vindrent fuyants les ungz parmy les aultres, et par ce moien se partirent et misrent en fuyte, au bois que nous avions au dos, une partie de nos gens; pendant laquelle fuyte mondit seigneur vostre filz, qui riens n'en scavoit, tousjours poursievant et chassant ses ennemis, s'en vint environner la place de Mont-le-Héry, où estoit le roy, et sa garde avec luy, et entra en ladite ville de Mont-le-Héry à bien petit nombre de gens, tuant et desconlissant tout ce qu'il trouva en son chemin. Et après s'en vint vostredit filz rapasser devant la porte de ladite place, où, comme dit est, estoit le roy et sadite garde; et là fut mondit seigneur vostre filz en grant dangier et doubte de sa personne, se n'eust esté sa vaillance, vertu et bonne vertu; mais là, Dieu merchi, il en escappa.
Et tantost après s'en vint planter aux champs de la bataille au moins d'un trait d'arc, devant ses ennemis, où il fu longuement, reliant [raillant] ses gens, qui estoient en petit nombre; lesdits ennemis pareillement reliés devant luy en leur fort, en plus grant nombre qu'il estoit sans comparison ; et fu la chose dès lors jusques vers soleil couchant en tel estât que nul

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  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00