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LETTRE SANS SIGNATURE ADRESSÉE AU DUC PHILIPPE LE BON, CONTENANT LA RELATION DE LA BATAILLE DE MONTLHERI. ( Papiers Granvelle ,1,8.) (français)
scavoit qui devoit estre le maistre. A laquelle heure le roy et les siens se partirent confusément, en laissant son artellerie, et demoura la place à mondit seigneur vostre lilz , sur laquelle il demoura toute la nuit et lendemain jusques après midy, qu'il s'en vint logier audit lieu de Mont-le-Héry pour refraischier ses gens et leurs chevaulx, lesquels estoient fort traveilliés. Et combien que la journée et la victoire ait esié et soit belle et grande, toutesvoies, veu le premier assault fait auxdits Franchois de tel couraige et hardiement comme dessus est dit, et le grand desroy où ilz furent mis, yceuls Franchois eussent eu plus grant perte et desconliture de gens, se n'eust esté la fuyte des gens de mondit seigneur vostre filz, qui se partirent de la place comme dessus est dit, desquelz plusieurs ont esté prins à Paris, qui de prime face ont donné cause au peuple de cuidier que le roy eust eu la victoire, en taisant ladite ftiyte des gens du roy, qui fu très-grande, et principalement de monseigneur du Maine, monsieur l'amiral, mon-sieur de la Barde, Salezaest et aultres avoec leurs routes [Le capitaine Sallaiar], lesquels, comme nous avons sceu, s'en ftiyrent tous et encore fuient, comme l'en dit, en bien grant desroy. Et ainsi, nostre très-redoubté seigneur, grâce à Dieu, la journée a esté pour vous et pour mondit seigneur vostre filz, et lui est nettement demouré la place, comme dit est, au grand honneur de vous et de luy, et par conséquent de tous vos pays et seignouries; car véritablement icelluy mondit seigneur vostre filz s'i est aussi vertueusement conduit et gouverné que se toute sa vie il n'eust fait aultre chose que conduire, ordonner et rellyer batailles, et de sa personne s'est aussi chevaleureusernent porté que corps de noble homme porroit faire, et tellement que luy seul a esté cause, par sa vaillance et bonne chevalerie, d'avoir gaigni ladite journée, tousjours soustenant à pié ferme ladite bataille sans oncques desmarchier [reculer] pour chose qu'il veist. Combien toutesvoies qu'il a esté ung petit blechié vers la gorge d'un cop d'épée, mais, Dieu merchi, se nest chose dont il peust avoir dangier. Et en vérité, très-redoubté seigneur, il a bien monstre qu'il estvostre filz ; car il a grandement retenu vos bons enseignemens et les tours de vertus et de noblesse que vous lui avez aprins en cas semblable. Et certes, à tout bien considérer, il a gaignié la plus belle journée qui ait esté veu en France passé a long temps, sans gaires [guère] grans perte de gens, veu que la chose dura bien longuement ainchois qu'on pensit bonnement con-gnoistre à qui l'onneur et victore en demouroit. Aulcuns des gens de mondit seigneur vostre filz ont esté morts en ladite besoingne et les aultres prins, les ungz en combatant et les aultres en chaissant ung peu bien oultraigeusement. Et mesmement y sont morts monseigneur de Hames,
Historique de la transcription
- Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
- Modifié le 30/11/1999 00:00:00