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Livre V (français)

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\1507/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V./

du feu Royscait bien si je ferais mon Prince dudit fief et m’en doit on encore une
bonne reste oussi à present à mon frere Monsieur d’Aremberg les grands deniers
dessus ladite terre : je m’en suis desaisi à son profit pour la somme que je luy dois
et seray bien taillie de jamais en jouÿr. Et touchant Werdt je vous asseure
Messieurs que celui qui vous a dit que c’est un fief tenu d’un Duc de Gueldres vous
a tres mal informé car c’est une terre que je ne tiens de nul que Dieu à l’aide
duquel je la tiendray franche et de mon temps si force ne possedroit ne la tien-
dray en moindre franchise que mes predecesseurs Comtes de Hornes ont fait,
lesquels passez ne scay quants cent ans en ont ainsi jouy et n’est memoire
du contraire. Et si Werdt fust un fief tenu d’un Duc de Gueldres feu Monsieur
le DUC CHARLES tint long temps le Duchie ; si a pareillement le RDV
qui est a present, n’eussent ils pas donc semors le Comte de Hornes à venir
relever ledit fief d’euc ? et quand ceux de la Marck ont fait la guerre si longtemps
en toutes les terres du Comte de Hornes, n’eust il pas reclamé son seigneur de qui il eust
tenu ledit fief, et requis qu’il luy eust guaranti Werdt et ses appendances ? Ce que
je dis estre une mesme chose Hornes et Werdt ce n’est pas pour le fief : mais c’est
à cause que c’est à un seigneur et tenant les terres ensemble que les Gueldrois ne
François ne veulent tenir neutre l’une sans l’autre, et aussi toutes debtes et aydes
payent les subjets également. Je scay bien qui c’est qui seme tel langage et qui
pour avoir entré au conseil l’a mis en avant : il se pourroit trouver en tel lieu qu’il
ne voudroit maintenir l’avoir dit. Quand on regarderoit bien à sa vie et ingratitude
l’on ne devoit gueres ajouster foy à ses paroles. Et quant ores un fief seroit ce qui
n’est pas il ne devroit pas ouverture des Ville ni chasteau qui y sont car c’est
une terre à part qui n’est assise dedans nul païs d’autre Prince : mesme de la Com-
té de Hornes ne dois à Monsieur de Liege qui est mon Prince naturel ouverture
de nulle place et le service que je luy dois n’est pas fort grand : mais il est tenu
de guarantir madite Comté envers tous : et si j’en faisois la guerre à son desceu sans
son consentement je me bouterois hors de son guarant et n’y scauvois rien
tenir : tous fiefs ne sont pas d’une nature : de toutes mes terres que j’ay en
ce quartier je n’en suis pas subjet mais suis aussi franc qu’est un Duc de Brabant
en sa Duchie et n’a nul Prince commandement sur moy ne sur mes subjets
que le ROY en la maniere que dessus l’ay declaré. Les Comtes de l’Empire
n’ont pas leurs terres qu’ils tiennent dessoubs l’Empire serves comme en est par de là
la coustume et ne scavons pas de ça que c’est.

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  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00