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Livre V (français)
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\1508/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V/
DE L’ORDRE, pendant qu’il menoit une vie privée à Valenciennes, où il
avoit obtenu un Canoni est, et qu’ainsi qu’il les voit luy mesme en une
sienne lettre latine aux dits Chevaliers du College de Montaigu à Paris, il
estoit parvenu à la vieillesse, et reduit à son petit feu, lorsqu’il escrivoit
à sa façon, les belles actions de nos Princes, ainsi que chastellain dont
il se professoit disciple, et vers lequel il desira estre inhumé, en l’Eglise
de la Sale le Comte au mesme hui de Valenciennes.
\1509/ L’ANNÉE suyvante trespassa le Roy d’Angleterre HENRY VII du
nom, Prince tres affectionné au bien et convenances des Maisons d’Aut-
riche et de BOURGONGNE, comme j’ay raconté peu auparavant ce
fut en sa personne, que les anciennes factions des branches Royales de
Lancastre et d’Yorke en Angleterre, se terminerent ; ayans mis leur
commencement de deux fils du Roy Edoüard III dont le plus âgé nommé
Jean, fut Duc de Lancastre surnommé de Gand, et l’autre Edmond Duc
d’Yorke, et les successeurs du premier de ces deux Princes, prirent pour marque
de leur passi la Rose rouge ; et ceux du deuxiesme, la Rose Blanche, qui com-
posent le Collier de l’Ordre de la Jarretiere. Leur division pour la succession de
la Couronne dura plus de cent ans, en continuelles guerres, et chacun des partis
de ces Princes, attira de son costé les armes Roys et Potentats de deça la mer.
LA maison Royale de Bourgongne, tint celui de Lancastre,
du temps de PHILIPPE le Bon, à cause de son mariage avec Madame
Isabel de Portugal, dont la mere nommée Philippes de Lancastre, estoit
fille de Jean dont je viens de parler, neantmoins PHILIPPE le Bon, comme
Prince sage et prudent, n’accepta jamais l’ordre de la Jarretiere, ainsi que ra-
conte Pierre Heylin, en son Histoire de Saint George escrite en Anglois, à cause
dit il, du duël de PHILIPPE avec le Duc Glocestre, marry pretendu de
Madame Jacqueline de Barriere sa tante. Le Duc CHARLES ne fut pas si
circonspet, et comme j’ay dit en son Histoire, au temps de la guerre du Bien
Piblic, il abandonna le passi de Lancastre et espousa Madame Marguerite
d’Yorke, recevant le Collier de la jarretiere du Roy EDOÜARD IV son beau
frere, auquel il envoya le sien de la TOISON D’OR, purement pour causer de
la jalousie à Louijs XI Roy de France, et sans esgard à Madame Isabel
de Portugal si fort affectionnée au parti de Lancastre, laquelle vivoit encore.
LA bonne intelligence ne laissa de continuër entre HENRY VIII succes-
Historique de la transcription
- Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
- Modifié le 30/11/1999 00:00:00