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Livre V (français)
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\1511/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V/
CES frais estoint pour la guerre contre Charles de Gueldres, qui à la faveur des
François faisoit de grands degasts en Brabant et en Hollande. Le Roy FER-
DINAND secouroit aussi le Prince CHARLES son petit fils, selon un Traité
fait avec luy par MAXIMILIAN de luy laisser le tiltre de Roy, et le gouver-
nement d’Espagne, jusques à la majorité du Prince pour veu que tous
les ans il envoyat aux païs bas, deux cens mille durats. Messire FLORIS
D’EGMOND Seigneur d’Iselstein, se signala contre le Gueldrois , aussi bien
que Messire JEAN Seigneur de WASSENARE, lequel depuis fut chevalier
de l’ordre ; mesme celui-ci fut prisonnier de guerre et conduit à Arnhem :
ce qui pourtant dura peu, attendu que bientost furent concluës tresves
pour six ans.
\1512/ LA guerre se renouvella contre la France de vers la païs bas, lors mesme
que Louÿs XII avoit pour contraires en ses conquestes d’Italie, le Pape
Jules II et l’Empereur MAXIMILIAN, jusques là que sa saincteté ayant
procede par censures contre le Roy Louys ; FERDINAND le Catholique
se rendit maistre de la Navarre sur Jean d’Albret qui en estoit Roy, et
qui favorisoit la France comme le Saint Siege, et conserva ses conquestes
en vente des tiltres si doctement alleguer autrefois par Jean Lopez de
Palacios rubios, et du temps de nos Peres voire du nostre par Jean Mar-
quez Religieux de Saint Augustin en son Gouverneur Chrestien.
\C’est ce luy mesme qui porta le soubriquet de la Mouche Veyre et j’ay veu sa signature originelle où il prend ce nom s’en faut qu’il ne l’agresse pas. Ses dernieres chasses furent celles de grand maistre d’Hostel de Madame Marguerite lors qu’elle alla en Espagne, et depuis d’Ambassadeur du Roy PHILIPPE I en la mesme cour. /
MESSIRE PHILIBERT Seigneur de VEYRE, dont j’ay parle en plusieurs
endroits de cete Histoire, estoit à l’ou-
verture de cete guerre dans la ville d’Avennes frontiere du païs bas de Haiman
de vers la France, dont il avoit le gouvernement. Il n’y fut pas assiegé,
mais neantmoins il y mourut alors mesme de vieillesse, au bout des
grands emplois qu’il avoit eus au service de la Maison de Bourgongne
en son bas âge, qui parvindrent au faicte
Il eut le bonheur de mourir en son lit, mais non echuy
de laisser une posterité de longue durée, attendu que ses deux fils Pierre
et Philippe, nez de Marguerite de Lannoy sa femme, moururent sans
avoir esté meniez ; et le premier de ces deux eslevé tout jeusne avec l’Em-
pereur CHARLES, à tiltre d’un de ses Enfans d’honneur, ce qui veut dire,
Escuyer de chambre ; mourut depuis à Vailladolid en l’an MDXXVII.
Historique de la transcription
- Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
- Modifié le 30/11/1999 00:00:00