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Livre V (français)

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\CHARLES V./ HISTOIRE DE L’ORDRE \1512/

et Marguerite de Veyre, fille unique de ce mesme chevalier de l’ordre herita
de Pierre et porta ses biens en la maison de Vaudrey, comme femme d’Adrien
Seigneur de Corlaou, chevalier au parlement de Dole. Les collateraux du mesme
Messire PHILIBERT defunt, sont pareillement esteints, et Pierre de Saint
Julien Doyen de chalon, raconte en ses Antiquites de Mascon, qui l’un d’eux
s’estant oublié de son devoir en vers l’Empereur CHARLES V. et pris les ar-
mes contre luy, il se pendit ; et en un mot les advocats et procureurs tirerent
grand advantage de la succesion de ce grand homme, prace que ceux de
son sang ne l’imiterent pas en ses vertus, et les conseils du President de
chasseneus autheur du Catalogue de la Gloire du monde en font foy.
Messire MARTIN Baron de POLHAIM, chevalier de l’ordre, Conseiller,
chambellom, et Manschal de la Cour de l’Empereur MAXIMILIAN, voire
President des provinces de la basse Autriche, mourut aussi cete année.
Il avoit bien servy son Prince, et s’estoit allié pendant son sejour aux païs-
bas, avec Jeanne de Borsele, fille de Volfard de Borsele Seigneur de la
Vere et de Charlote de Bourbon.

LA mort enleva ces bons subjets, mais la fortune prit plaisir à faire
son jouët d’un autre aussi confrere de l’ordre. Ce fut Don JEAN MANUEL
favory du feu Roy PHILIPPE, et acredité sonles le Prince CHARLES, qui se vit
inopinement saisi et rigoureusement traité par Madame Marguerite
sur lettres de l’Empereur son pere, à qui le Roy catholique FERDINAND
avoit instamment demandé ce service, sur l’apprehension qu’il eut que
CHARLES sortant de minorité, Don JEAN MANUEL, n’entrast aussi avant
en ses bonnes graces, qu’en celles de PHILIPPE son beaufils, et que par ce
moyen il ne se vangeast des traverses qu’il luy avoit faictes au temps passé,
afin de le faire dechoir de la faveur. Pour donner chaleur à l’Empereur, le
mesme Roy, menaça CHARLES son petit fils de laisser à un autre Prince
ses estats de la Couronne d’Arragon : tellement que Madame Marguerite
apprehendant un si rude traitement, donna un ordre tres pressant, lequel
j’ay veu en son original entre les mains de Messire Charles de Locquenghien,
arriere petit fils de celui qui executa ce commandement, duquel au surplus
voici la teneur.
\Marguerite/

Historique de la transcription

  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00