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Livre V (français)

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\1514/ DE LA TOISON D’OR LIV. V. \CHARLES V./

de venir ; il fut determiné de luy envoyer le ROY D’ARMES Toison d’or, pour
entendre son advis en cas d’excuse ; et qu’entre tant le SOUVERAIN et les
CHEVALIERS passeroint vers Madame pour l’advertir des instances et
conclusion du seigneur de Falaix et de Don Diego Manuël. Ils le firent
ainsi, et ayant trouvé cete Princesse accompagnée du Comte de MONTRE-
VEL, de Messire LAURENT DE GORREVOD tous deux depuis chevaliers de
l’ordre, de Gerard de Plaine seigneur de la Roche President, de Sarles le
Clerc Tresorier, et des maismes Louÿs Barangier et Jean Marrix
ses secretaires ; il luy fut remonstré de la part de L’ORDRE, bien ample-
ment, par le GREFFIER Laurent du Blioul, que Don JEAN MANUEL
chevalier de l’ordre, leur confrere, couroit danger de sa vie, estoit ni decem-
ment traité, pour estre si noble homme, d’âge venerable, indisposé no-
tablement de sa santé, sans Confesseurs, medecin, ni cuisenier propres,
en un lieu destiné aux criminels, et toujours avec apprehension
d’estre conduit en Espagne. Il adjousta le tort qui se faisoit à L’ORDRE
dont le jugement en tel cas estoit Souverain, et reservé aux Confreres,
et qu’en un mot il faloit administrer justice au seigneur de Falaix
et à Don Diego Manuel qui la demandoint.
CETE harangue troubla la Regente, de par son neveu le Prince CHARLES
se tournast contre elle, et trouva estrange que sans son consentement il
eust tenu conseil avec Messieurs de L’ORDRE : tellement qu’il le dit d’une
voix tremblante, que desja elle luy avoit declaré que le tout s’estoit passé
par ordre de l’EMPEREUR son pere après bonne information que si Don
JEAN fust venu à bout de ses desseins, le ROY CATHOLIQUE, l’eust privé
de trois ou quatre Royaumes : que partant elle ne pouvoit delivrer Don
JEAN sinon par ordre de l’EMPEREUR, lequel elle suyvoit exactement ;
qu’elle luy en seriroit, et qu’eux pourroint faire de mesme, s’offrant
d’adresser leurs lettres : qu’entre tant il servit pourveu à son bon traite-
ment de tout point, comme ils desiroint avec asseurance qu’il reseroit
transporté nulle part, que sur nouvelle ordonnance de l’EMPEREUR
son pere : et elle conclut avec plus de vigueur, s’adressant au Prince
CHARLES, et luy disant qu’il estoit tenu d’obeïr son ayeul, ainsi que
tousjours, sans se laisser informer legerement, contre luy, ni contre
.

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  • Ajouté le 30/11/1999 00:00:00
  • Modifié le 30/11/1999 00:00:00